Review of the La Villéon seminar, 27 Sept 2014
4th October 2014categories: Emmanuel De La Villéon, News, 2014
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La Galerie Peirce rend hommage à Emmanuel de la Villéon (1858-1944), soixante-dix ans après sa disparition, en présentant une cinquième Exposition Rétrospective de l’œuvre de l’artiste, (plus de soixante-dix œuvres venant essentiellement de membres de la famille et donc jamais exposés auparavant) et un Séminaire Hommage d’une journée entière (10h à 17h) consacrée à la vie et l’œuvre de l’artiste.
Ce Séminaire du 27 Septembre 2014 fait suite au Colloque organisé par la Ville de Fougères avec la participation de la Galerie Peirce, en mai 2014, et permet non seulement de profiter des études et des recherches très approfondies lancées par la Galerie Peirce et les deux autres Conférenciers, mais aussi de partager avec les amis Parisiens de la Galerie qui ne pouvaient pas faire le déplacement jusqu'à Fougères.
Ce Séminaire Hommage, ainsi que le Colloque de Fougères, constituent une contribution nouvelle et innovante, sur l’œuvre et la vie de ce bel artiste, bien connu de la Galerie. Pour la première fois, les présentations sont basées sur l’examen de photos couleur d’environ 1500 œuvres incluses dans une base de données mise en place par Robert Peirce, reprenant la totalité de son œuvre connue et beaucoup de ses carnets.
Lors de cette journée, à laquelle ont participé environ 60 personnes réunies dans le chapiteau monté dans la cour où donne la galerie:
R Peirce retraçait les grandes étapes de la vie de l’artiste, visitant les lieux magiques de sa peinture, avec des photos des lieux et des tableaux pour illustrer ses propos (Montmuran, Pesselières, Bel-Air, Salvar…). On constate, grâce à la base de données mise en place par Robert Peirce, que les trois quarts des oeuvres de la Villéon sont peintes dans ces quatre lieux, et on atteint 82% de l'oeuvre en ajoutant Yonville !
Chaque endroit apporte à l'artiste un environnement différent de par ses paysages, ses arbres et sa végétation, les couleurs qui s'y perçoivent, et son oeuvre s'en ressent. Cela est également véritable pour ses tableaux de Rêves et Légendes, inevitablement inspirés de ses experiences personnelles.
Baldine Saint Girons, Professeur des Universités, philosophe de l’esthétique et spécialiste, entre autres, du sublime dans l’art, examinait ensuite les « compositions » de l’artiste sous l’angle de ce qu’elle a appelé « Le merveilleux, le sublime et le fantastique ». Elle nous a apporté un éclairage précieux sur ce qu’elle qualifie de "merveilleux sublime", "merveilleux naturel" et "merveilleux surnaturel" dans l'oeuvre de la Villéon, concluant que
"Ce n'est donc pas tant un merveilleux surnaturel qu’on trouve chez Emmanuel de la Villéon (encore qu'on puisse en recueillir des traces) qu'un merveilleux naturel, dans lequel on part de la nature et on prend une certaine distance qui permet de la voir autrement, avec une autre intensité. En ce sens je pense que la contemplation de l'œuvre d’ Emmanuel de la Villéon a une action à la fois thérapeutique et heuristique. Thérapeutique parce qu'elle exerce une "cosmothérapie", en nous apprenant à voir les paysages et à nous ressourcer en eux, et heuristique parce qu'elle favorise l'essor d'une pulsion qui est presque créatrice. En tant qu'acteurs esthétiques, qui essayons de nous ouvrir à ce qui nous est donné dans le paysage naturel ou pictural, nous sentons un véritable frémissement, une envie de témoigner, une envie de dire aux autres « Regarde, c'est un Emmanuel de la Villéon », et nous éprouvons le désir de dire pourquoi nous aimons ces tableaux, pourquoi nous avons envie de rester dans leur contemplation."
R Peirce développait ensuite le contexte artistique de l'époque, les sujets de prédilection de l’artiste, ses styles et leur évolution, la signature de ses tableaux, enfin, la relation entre études préalables et tableaux.
Il proposait alors de retenir la classification des oeuvres de la Villéon par les catégories suivantes: les tableaux de "Répresentation" (où il répresente un paysage, plus ou moins fidèle à la "réalité"), les tableaux de "Fantaisie" (dans le sens de 'fantaisie sur un thème') et de "Rêve et Légende" (des oeuvres construites de son imaginaire). Ces derniers ne représentant pas moins de 20% de la production de l'artiste entre 1910 et 1918. Ils trouvent aujourdhui, comme en 1910-12 devant les critiques de l'époque, la considération qui leur est dûe.
Auront également été présentés des détails concernant les carnets d'études, les "fonds de boîte", les paravents, les sujets religieux et les différentes séries (saisons, etc).
Aura été aussi largement évoqué ce qu’il aime appeler « l’Homme derrière l’Artiste », à travers des écrits de l’artiste et d’autres éléments. (cf: des publications récentes de la Galerie Peirce).
Enfin, Isabelle Pitre, grâce à son expérience de nettoyage et de restauration (plus de cent tableaux de l’artiste), nous apportait un éclairage sur le toucher vigoureux et spontané de la Villéon, et sur son équilibre chromatique et de construction; caractéristiques qui font de lui un véritable chef d’orchestre de la couleur.
A travers un large échantillon de tableaux projetés (ou présents physiquement dans la salle) elle nous aura fait saisir les particularités de la technique et des matières de la Villéon, notamment son utilisation abondante, et d'un excellent effet, des réserves dans ses tableaux, concluant alors :
"Pour terminer on voit là l'œuvre de toute une vie. Emmanuel de la Villéon a apporté, grâce à ses recherches, de nouvelles techniques, de nouveaux effets, et peut être nous a appris aussi à aimer ce que nous ne savons plus aimer aujourd'hui sans un guide comme lui"
Une belle journée !
Robert Peirce reste à la disposition de toutes personnes souhaitant partager sa passion pour ce bel artiste. Comme il aime le dire:
"Qui entre dans l’œuvre de la Villéon, pénètre dans un monde où la nature et la lumière sont reines, les arbres at arbustes sont des princes et l’homme, à travers sa présence et ses labeurs, complet une approche royale de la campagne. En s’inscrivant dans le travail de l’artiste, véritable chef d’orchestre des couleurs et des sensations, on devient soi-même plus sensible à la beauté des arbres, aux éclairages des plans d’eau, au calme ou à l’agitation des champs, aux changements de lumière… C’est un voyage qui, une fois lancé, ne s’arrête jamais, tellement son œuvre inspire et encourage un approfondissement de sensations issues de la nature."